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Théâtre > Pour le meilleur et pour le pire

Mai 23, 2023 | 2 la x photographie, France, Interview, Laura Cavelius, Photographes+, PORTRAITS, Théatre, théâtre info

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Pour le meilleur et pour le pire : théâtre à Sérémange-Erzange

La pièce “Pour le meilleur et pour le pire” a débarqué sur les planches du théâtre Lucien Houllé de Sérémange-Erzange ce vendredi 5 mai 2023.  C’est devant une salle comble que Rebecca Hampton, Booder, Thomas Hoff, Amélie Robert, Florence Savignat et Audrey Garcia ont incarné leur rôle avec justesse. Rapidement, le public a pu sentir une belle complicité entre les comédiens et la pièce est un véritable succès, plein d’humour et de rebondissements. 

Un pitch à l’humour imparable 

Rebecca Hampton incarne le rôle de Jeanne, organisatrice de mariage qui n’arrive plus à payer ses dettes. Elle ferait tout pour sa famille : elle paye l’Ehpad de son père et les études de sa fille, mais n’arrive plus à boucler ses fins de mois.  Elle travaille  sur l’organisation d’un mariage très chic qui devrait permettre de calmer ses créanciers, mais tout ne va pas se passer comme prévu… Secondée par son fidèle et dévoué assistant, Serge, interprété par Booder, elle va tout faire pour que la cérémonie ait lieu, pour le meilleur et pour le pire. Durant la pièce, des personnes disparaissent, les unes après les autres, mettant en péril la réussite et la tenue du mariage. Mais Jeanne et Serge sont là et trouvent toujours des solutions, parfois délirantes, mais tellement drôles, pour retourner la situation. 

Disparitions et meurtres se mêlent à la gestion du mariage : fous rires garantis ! Rebondissements, scènes hilarantes, cohésion entre les comédiens, suspense : tous les éléments sont donc réunis pour passer une excellente soirée dans un joli décor. Les spectateurs sont ressortis conquis de la salle et ont pu se prêter au jeu des photographies avec les comédiens. 

La pièce reviendra dans l’Est de la France, notamment le 23 septembre 2023, au théâtre de Thionville et le 2 décembre, à l’Arsenal de Toul. 

Rencontre avec Rebbeca Hampton et Booder

Avec une grande gentillesse et beaucoup de complicité, Rebbeca Hampton et Booder ont pris le temps de répondre à nos questions sur la pièce et sur leurs actualités respectives. 

Pouvez-vous nous parler de cette pièce de théâtre « Pour le meilleur et pour le pire » et du rôle que vous y incarnez ?

  • Booder : C’est une comédie familiale, à partir de 6 ans, qui peut être vue à différents degrés, où l’on s’amuse. C’est un très bon théâtre de boulevard. Pour mon rôle, je suis Serge, fidèle serviteur de Jeanne, qui est magnifiquement interprété par Rebecca Hampton. La particularité de Serge, c’est qu’il n’a toujours pas été payé, et ce depuis de nombreux mois, comme tous les autres salariés, sauf que moi, je suis fidèle et j’ai du mal à garder un secret. C’est ce qui va faire un petit peu le charme de cette pièce, parce qu’il y a beaucoup de secrets à garder. 
  • Rebecca : Je suis Jeanne, qui travaille en tant qu’organisatrice de mariage auprès de Serge. Je suis complètement fauchée. Il faut absolument que je puisse rembourser mes dettes parce que je m’occupe notamment de mon papa qui est malade et de ma fille qui fait des études. Là, ce soir, on va être sur un très très gros mariage qu’il ne faut pas que je loupe. Et il va se passer évidemment quelques imprévus fâcheux, qui vont nous empêcher d’avancer. Mais heureusement, grâce à l’ingéniosité et la force physique et intellectuelle de Jeanne, accompagnée de Serge, nous allons nous en sortir. Parfois, nous sommes un petit peu embêtés par Audrey Garcia qui interprète la gendarmette et qui vient chambouler nos plans. Sinon, on ne s’en sort pas trop mal !  Ce mariage n’aura pas lieu sur le plateau : on ne voit jamais la mariée sur scène, mais on rigole beaucoup. 

Comment vous êtes-vous retrouvés à jouer cette pièce ? 

  • Rebecca : Guillaume Mélanie et Jean Franco ont écrit cette pièce, qui est produite par Les Lucioles. Ils ont l’habitude de l’esprit comique des choses. Ce sont eux qui écrivent et Guillaume Mélanie qui met en scène. Guillaume et Jean ont eu l’idée de ce duo : ils se sont dit « et si on les mettait tous les deux pour voir ce que cela donne». Ce qui est beau dans cette pièce, c’est que Amélie Robert, qui joue plusieurs rôles féminins dans la pièce, jouait ma fille dans la pièce « Panique au ministère ». Et puis,  on a Audrey Garcia, Florence Savignat et Thomas Hoff qui sont des grands amis de nos auteurs depuis 25 ans. Ils ont réussi à faire une troupe qui fonctionne très bien et je pense aussi que c’est pour cela que dans la pièce, indépendamment du fait qu’elle soit très bien écrite et très bien jouée, le public ressent que l’on amuse beaucoup. 

Est-ce que vous vous connaissiez avant de jouer cette pièce ? 

  • Rebecca : Je n’avais jamais entendu parlé de Booder ! (rires) 
  • Booder : Alors que moi, j’ai toutes les œuvres et les albums de Rebbeca Hampton ! Je suis fan de « Plus Belle la Vie »… Sérieusement, moi, au départ, c’est surtout le texte qui m’a fait beaucoup rire. J’avais envie de sortir de mon quotidien et de mon aisance dans le one-man. J’avais envie d’avoir des gens autour de moi, de jouer, de donner la réplique. J’avais envie d’avoir un 4ème mur et de sortir de ma zone de confort. Je ne savais pas au début qui était dans la pièce. Je l’ai lue et j’ai trouvé ça vraiment bien. Après, on m’a dit qu’il y avait untel et untel. Moi, j’ai dit : pas de problème. 
  • Rebecca : Moi, pour la petite histoire, quand on m’a cité Booder, j’ai dit : « Vous êtes sûr ? car c’est un humoriste, un mec du stand-up, un homme qui a l’habitude d’être seul en scène. Est-ce que vous êtes sûr qu’il a envie de partager avec moi un truc ? J’ai été agréablement surprise de voir à quel point il est généreux, car j’ai déjà joué avec des comédiens qui ont l’habitude d’être seul en scène. C’est un super partenaire de jeu. On a tout le texte nickel, il n’y a pas d’improvisation, il ne fait pas du one-man sur le plateau, il est génial avec ses partenaires de jeu. C’est vraiment un grand bonheur et c’est important de le dire. Parfois, il nous fait rire, mais il ne change pas le texte. Ce qui est drôle justement, c’est de réussir à trouver des petites modulations de jeu et d’intention qui font que l’on peut être, nous aussi, surpris tous les soirs et c’est hyper agréable. 
  • Booder : Moi, j’étais impressionné parce que je jouais avec des comédiens et comédiennes de théâtre qui, selon moi, n’ont pas toute cette notoriété qu’ils devraient avoir, parce que ce sont des comédiens hors pair. Le one-man et le stand-up, c’est bien, mais je trouve que cette branche artistique se tire beaucoup la couverture, alors que moi, j’avais très peur de jouer avec eux. Je me demandais comment j’allais être parce que ce sont des professionnels. Moi, je suis une arnaque ! Tant qu’ils n’ont pas découvert l’arnaque, je me suis dit qu’il fallait que je me mette au diapason avec eux. Et ils m’ont mis à l’aise. On a fait avec cette pièce quelque chose qui est infaisable. Ils ont fait des répétitions sans moi, puisque moi, j’étais sur mon spectacle. Eux, ils étaient bien réglés. Je me suis dit : « Il faut que je rentre, que je m’asseye, que j’écoute et que je regarde. C’est ce que j’ai fait. 
  • Rebecca : On avait un comédien qui le remplaçait, qui n’avait rien à voir avec Booder. Cela a été super dur. Il est venu regarder trois fois. Il est arrivé à la semaine de résidence quand même et il avait toutes les places, le texte. On a eu peur et finalement cela s’est super bien passé tout de suite. 
  • Booder : J’avais à cœur d’apprendre avec eux et j’apprends beaucoup ! Jouer avec des gens, c’est bien ! Ce soir, je joue la pièce et demain, je joue mon one-man tout seul. Moi, je m’éclate et je m’amuse au théâtre. J’arrive trois à quatre heures avant tout le monde. Je pense que chacun a apporté sa pierre à l’édifice dans ce projet-là. On s’entend super bien et on s’aime vraiment et ce sont de vraies rencontres. 
  • Rebecca : Il y a quelque chose qui est important, c’est que j’ai fait pas mal de boulevards et de pièces, je ne suis pas la femme la plus drôle de la planète, mais j’apprends. En plus, ce qui est très agréable, c’est qu’il y a des steps que je ne trouvais pas et Booder est venu me voir en me disant : « Je pense vraiment que si cela, au lieu de le balancer, la tête en bas, tu le dis plus doucement, la tête en haut, cela sera bon pour toi ». J’écoute ce qu’il me dit, je tente et, effectivement, c’est bon pour nous et pour la pièce. Chaque petit truc que l’on peut s’apporter les uns aux autres est hyper agréable. 
  • Booder : Ce qui est bien, c’est que personne ne se tire la couverture à soi. Je suis contre le mot « tête d’affiche » : on est tous des comédiens. 

La pièce se nomme « Pour le meilleur et pour le pire ». Quels sont votre meilleur et votre pire souvenir depuis que vous avez commencé à la jouer ? 

Booder : Le meilleur, c’est à chaque fois qu’on la joue, et le pire, c’est à chaque fois que l’on me dit : on jouera dans une semaine, mais pas tout de suite ! C’est quand on ne les enchaîne pas, quand on ne se voit pas… On a un groupe Whatsapp : on s’écrit, mais ce n’est pas suffisant. Moi, ils me manquent, ces voleurs ! 

Rebecca : Ils ont volé ton cœur !  (Rires)

– Booder : Entre nous, cela se passe vraiment bien. On kiffe, on se respecte, on s’aime. Il n’y a pas d’ambiguïté. On est des vrais potes et on apprend à se connaître. 

En début d’année, vous avez sorti le film « le Grand cirque » qui raconte l’histoire d’un clown bénévole qui intervient auprès d’enfants malades à l’hôpital. Pourquoi avoir choisi cette thématique ? 

  • Booder : C’est une thématique qui me tenait vraiment à cœur. Moi, j’ai été un enfant malade, donc, forcément, j’ai connu le milieu hospitalier. J’ai rencontré ces clowns-là quand j’étais bébé. Plus tard, quand je suis devenu comédien, j’ai mis ma notoriété au service des hôpitaux pour aller voir les enfants. On a souvent coutume de dire qu’il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Moi, je viens des hôpitaux, je n’ai pas honte de dire que j’ai été soigné pendant six ans. Et je me suis dit que la meilleure façon de dire aux gens que tout est possible et qu’il faut y croire, c’est de retourner voir ces enfants qui sont hospitalisés. J’ai donc voulu rendre un hommage à tous ces clowns que j’ai rencontrés. C’est une autre branche artistique qui malheureusement n’a que peu d’accès aux médias, alors que ce sont eux, les héros de tous les jours.

Je voulais aussi remercier les infirmières, les docteurs qui en bavent pour que l’on soit bien. Moi, je suis la preuve vivante que, même si on naît avec une maladie, on peut s’en sortir. Dans mon cas, ce n’était pas une maladie très grave, du moins plus maintenant. J’étais très asthmatique. J’étais au Maroc et j’ai failli y passer, mais je suis arrivé en France pour me soigner. C’est pour cela que cette thématique me tenait à cœur et que j’ai fait un film familial. C’est pour cela aussi que , en ce qui concerne la pièce, si cela avait été une pièce qui n’était pas adressée aux familles, je n’aurais pas accepté. Cela correspond à ma lignée artistique : on joue, on s’amuse et c’est cela qui est bien.  

En parallèle de cette pièce, vous tournez  dans le film « Les Segpa 2 » et vous faites aussi partie Des voix des femmes. Pouvez-vous nous parler de ces projets ? 

  • Rebecca : « Les Segpa » est un film qui est réalisé par les frères Bougheraba. Le tournage est fini. C’est un projet très marseillais. Ils ont réalisé « Les Segpa 1 », dans lequel je jouais, qui a fait quand même 780 000 entrées. Ils se sont dit que c’était chouette : c’est très familial et c’est génial de tourner avec eux. J’ai fait une panouille faite avec amour, mais je n’ai pas tourné très longtemps. On retrouve encore une fois toute cette bande-là dans un nouvel univers pour le coup et ils quittent un peu Marseille. Ce sont d’autres aventures. 

La voix des femmes, c’est à l’origine Séverine Ferrer qui a mis cela en place. Il y a un roulement sur le plateau, c’est un peu le même principe que « Les monologues du vagin ». On est un certain nombre de comédiennes et nous avons toutes écrit un texte. Etonnamment, quand on parle aux femmes, on a toutes subi malheureusement des violences à différents stades. Celles qui ont eu envie d’écrire l’ont fait, mais on ne parle pas que de violences et de trucs terribles. On peut parler de la ménopause ou de choses féminines de façon très comique. On n’est pas en train de pleurer dès que l’on nous écoute. Il y a des choses drôles, c’est émouvant et touchant. Pour l’instant, c’est un projet qui malheureusement ne touche pas le public comme il devrait le toucher. Certaines dates ont été annulées, mais je trouve que c’est un très beau projet. Je suis fière d’en faire partie. Pour l’instant, malheureusement, je n’ai pu faire qu’une seule représentation.

Et pour la petite blague, je reprends en juillet les tournages de :« Il n’y a que la vérité qui compte », film que j’avais fait il y a 20 ans. On sera diffusé sur C8. On fait quelques émissions, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer, donc je retrouve mes potes et on tourne ça avec grand plaisir. Je repars sur les routes pour aller remettre les invitations et les accueillir dans ma loge ! 

Journaliste : Laura CAVELIUS

Photographie : 2 la X Photographie

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