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Avr 26, 2024 | Amnéville, HUMOUR, Interview, Spectacle

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Jean-Marie Bigard au Seven casino à Amnéville

Jean-Marie Bigard : le maître de l’humour

Après avoir enflammé la scène du Seven Casino d’Amnéville avec son spectacle « J’arrête les conneries », le 20 avril dernier, Jean-Marie Bigard a prouvé une fois de plus qu’il était un maître de l’humour.

Accompagné de son équipe de co-auteurs composée de Laurent Ruquier, Laurent Baffie et Arnaud Lemort, l’humoriste a su conquérir le public dès les premières notes de son spectacle.

Les limites de l’humour avec Jean-Marie Bigard : de la fessée aux Gilets jaunes

Dès son entrée en scène, Jean-Marie Bigard a donné le ton en invitant le public à participer à une parodie endiablée de « Félicie aussi » en version Karaoké, créant une ambiance festive et conviviale. Mais l’artiste a également posé quelques limites en évoquant les sujets à éviter, tels que la fermeture des maisons closes, la fessée, la pédophilie ou encore les Gilets jaunes.

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Les trois cataclysmes selon Bigard : du slow à la pilule en passant par les contes pour enfants

Au fil de la soirée, Jean-Marie Bigard a abordé avec humour et finesse les trois cataclysmes qui, selon lui, bouleversent notre société. De la disparition du slow à l’impact de la pilule en passant par les contes pour enfants et leurs contrepèteries, l’artiste n’a pas hésité à pointer du doigt les absurdités de notre monde moderne.

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Jean-Marie Bigard : entre émotion et dérision

Après 1h35 de spectacle intense, le public a réservé une standing ovation à Jean-Marie Bigard, touché par la sincérité et l’émotion dont il a fait preuve en évoquant son âge et son passé.

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Jean-Marie Bigard : des câlins, des photos et des phrases déroutantes au Seven casino d’Amnéville

Mais la soirée ne s’est pas arrêtée là, puisque l’humoriste a ensuite pris le temps de dédicacer son livre « Les 50 dernières phrases avant de mourir » pendant 45 minutes. Entre photos, câlins et petites phrases déroutantes, Jean-Marie Bigard a prouvé une fois de plus sa proximité avec son public.

Prochain rendez-vous pour les fans de l’humoriste : la Halle aux Vins de Colmar le 24 mai prochain. En attendant, Jean-Marie Bigard continue sa tournée et promet encore de belles surprises à ses spectateurs.

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Interview de Jean-Marie Bigard par l’équipe INFOLUX

INFOLUX : Quelle est, pour vous, la blague la plus drôle que vous ayez jamais entendue ?

BIGARD : Celle de cet après-midi. C’est mon beau-père qui m’a appelé pour me raconter cette blague. En fait, c’est une blague juive où Simon et David se retrouvent après 25 ans sans se voir. Simon, qui roule dans une Bentley noire et a fait fortune dans l’immobilier, rencontre David qui roule dans une vieille Audi. David lui révèle qu’il a un génie dans sa voiture qui peut exaucer des vœux. Intrigué, Simon essaie d’acheter la voiture de David mais ce dernier refuse. Finalement, Simon réussit à obtenir la voiture en payant une somme astronomique. Il ramène sa femme à Deauville et lui montre le génie, mais celui-ci ne peut que faire des boulettes aux spaghettis, ce qui déçoit grandement la femme. La blague se termine sur une note humoristique avec le génie qui ne peut pas exaucer les vœux de Simon.

INFOLUX : Quelle est votre pièce préférée ?

BIGARD : « On dîne », de Jean Giraudoux. Cette pièce me révèle. Je reste fasciné par cette pièce. Avec Isabelle Adjani, qui avait 17 ou 18 ans, c’était une révélation absolue au théâtre, une bombe atomique !

Elle met tout le monde d’accord, les comédiens sont formidables, évidemment, dans la pièce. La mise en scène était vraiment réussie. Et voilà la pièce, elle démarre et moi, je plonge dans le texte. Et je n’oublierai jamais les sensations que j’ai eues en regardant cette pièce dont le texte est une thérapie.

INFOLUX : Votre sketch préféré ?

BIGARD : Le sketch qui m’a rendu célèbre, c’est « La chauve-souris », parce que c’est là que je fais valoir mon habileté. Je ne vais pas me jeter trop de fleurs, mais j’adore manipuler l’obscurité en tout cas. Donc je pars d’une phrase un peu insolite. Je me souviens que j’ai entendu à la radio qu’on avait une chance sur 10 000 000 de se faire mordre par une chauve-souris enragée, tu vois ? Dans l’histoire de ce sketch, je suis avec Pierre Palmade, nous sommes en train d’écrire justement. Et puis ça fait 2 heures qu’on fait des dessins sur les feuilles, mais il n’y a rien qui vient. Rien, strictement rien. On décide d’aller boire une bière ou 2 en bas, ça va peut-être nous faire démarrer, tu vois ? Et sur l’ordinateur, il y avait juste marqué la phrase du début, « J’ai entendu à la radio, ce matin, qu’on avait une chance sur 10 000 000 de se faire mordre par une chauve-souris enragée ». Et je dis, en repassant devant l’ordinateur, avec le blouson sur le dos, ce qui s’apprête à sortir… « Là, on a pas mal travaillé, hein ? Déjà, quand même ! Tu vois, y’ a une ligne et…» Ça le fait rire et j’ai dit : « C’est une chance sur 10 000 000 de se faire mordre. » Pierre se remet sur l’ordi et 2 heures après, après s’être pissé dessus de rire, on mettait le mot fin sur ce sketch. L’accouchement a été difficile au départ, c’est-à-dire :  « On a dit non non, il ne sortira pas aujourd’hui. » Et puis tout d’un coup, il a passé la tête du sketch, il est sorti entièrement et en 2 heures :  j’ai créé certainement le sketch le plus connu de ma carrière, en tout cas, certainement celui dont tout le monde se souvient et qui marque le début de ma célébrité.

INFOLUX : Votre film préféré ?

BIGARD : C’est « Brazil » de Terry Gilliam. Il faut impérativement que tout le monde voie « Brazil », ceux qui ne l’ont pas encore vu, qui nous écoutent ou qui vont te lire.  Il faut impérativement qu’ils aillent sur le net, regardent « Brazil », avec Terry Gilliam, qui est un ancien des Monty Python. Si je devais résumer avec mes mots à moi, c’est la logique administrative qui finit par venir à bout de l’amour. C’est la destruction complète de l’humanité, du cœur, c’est l’administration qui vient et qui te broie comme une machine glacée. C’est terrifiant, mais c’est très beau. Tu n’as même plus la possibilité de rêver, ni même de penser à rêver par exemple. Pour moi, c’est la catégorie des films utiles. Parce que si tu ne regardes pas ces chefs-d’œuvre, tu n’avances pas dans le cerveau de l’humanité, tu restes où tu es.

INFOLUX : Quelle est la pire blague que vous ayez faite sur scène ? Peut-être que vous regrettez ?

BIGARD : Non, d’abord, j’ai un peu tendance à ne pas regretter car les erreurs font partie de l’humanité. Tout ce qui s’est passé est malheureusement irréversible, c’est le gros problème, comme c’est expliqué dans « Ondine » : « Comment peut-on vivre en se disant que ce moment-là n’a jamais existé ? , c’est impossible, il a existé. Je trouve que parfois, c’est assez agréable de faire des raccourcis en passant parfois par la grossièreté, les gros mots, les insultes. Je trouve que c’est un levier pas mal. Par exemple, dans mon spectacle, je fais une colère horrible qui dure bien une bonne dizaine de minutes sur les pâtes al dente. Je demande aux gens de quand je dis Al Dente, ils doivent s’en foutre, je dis Al Dente toutes les secondes, faites chier. Mais allez-y plus fort, tu vois ? Parce que c’est ma manière de formuler ma pensée.

INFOLUX : Si vous pouviez remonter le temps, à quelle époque reviendriez-vous ?

BIGARD : À mes 13 ans. Parce que c’est là que je deviens milliardaire multi. Tu comprends, je suis la star. Je ne suis pas encore un homme qui doit penser à gagner sa vie ou quoi que ce soit. Je suis la star dans la Cour de mon école ou du lycée. Le Stade de France, ce n’est rien à côté. Quand j’arrive, il y a moi qui arrive. Je suis très vite devenu Jean-Marie Bigard, j’ai bénéficié d’une puissance absolue à 13 ans, un moment où tu n’as aucun souci, alors tu ne te dis pas : « Comment je vais faire pour payer le loyer à la fin ? ». J’étais plutôt désiré, j’étais le chef de la Cour de la bande, le roi du pétrole. Je ne serai plus jamais milliardaire de bonheur comme je l’ai été à 13 ans. Je voudrais retourner là, s’il te plaît, un an.

Journaliste : JULIEN FRANTZ – Nadia HAMAMA

Photographe : 2 La X Photographie  – Stéph’Anie Fotografy

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