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Dove Attia en interview pour Molière, le spectacle musical

Pour sa 9ème comédie musicale, Dove Attia revient avec son nouveau show familial :  Molière le spectacle musical. Actuellement en représentation à Paris, la tournée débutera à travers la France, la Suisse et la Belgique à partir de février. La troupe de Molière sera notamment présente : 

  • Le 23 mars 2024 au Forest National en Belgique
  • le 6 et 7 avril 2024 au Galaxie d’Amnéville pour trois représentations
  • le 13 et 14 avril 2024 au Zénith de Dijon
  • le 20  avril au Zénith de Strasbourg.
Molière le spectacle musical > Interview > Dove Attia

Dove Attia, l’auteur du livret et producteur délégué à l’artistique et directeur musical de ce spectacle, a eu la gentillesse de répondre à nos questions afin de parler de ce nouveau projet qui rencontre d’ores et déjà un succès fulgurant. 

Après notamment le roi Soleil, Mozart l’opéra rock, la légende du Roi Arthur, les Amants de la Bastille, vous revenez avec Molière, le spectacle musical. Comment vous est venue l’idée de mettre en lumière Molière et de faire renaître ce dramaturge incontournable de la culture française ? 

Cela a commencé avec le Roi Soleil car c’est Molière qui introduisait le spectacle. Et quand j’écris un livret, je me renseigne sur les personnages.

Et là, en lisant la vie de Molière, je découvre qu’il avait une vie exceptionnelle. C’était la première rock star de l’histoire ! 

Il a eu des amours scandaleuses, des ennemis, il a dérangé et dénoncé la société, il a eu la protection du Roi Soleil. Mais Molière est associé à des œuvres qui parfois, au niveau scolaire, sont un peu ennuyeuses car c’est une ancienne forme de langage, même si le fond est génial et moderne.

Donc il fallait trouver un moyen de mettre au goût du jour. Il fallait que je le rende Molière moderne et je ne l’avais pas à l’époque.

Et puis, en 2019, je me suis baladé aux Etats-Unis. J’y ai trouvé de nouvelles manières de faire une comédie musicale. J’ai vu «  Come from away », un spectacle incroyable.

Et là, j’ai dit : « Si je mélange ce que, moi, je sais faire avec cette influence-là, il y a un moyen très moderne de raconter Molière. J’ai ainsi fait quelque chose de très différent de ce que j’ai fait auparavant. 

Avec ce spectacle musical, Molière n’a jamais été aussi moderne. Après avoir vu ce show, qu’espérez-vous que le public retienne sur la vie de Molière ? 

Je vous dis ce que les spectateurs m’ont dit : déjà, le bonheur que j’ai, c’est que, lorsqu’ils sortent, ils me disent tous « merci ». En général, c’est un spectacle feel good. On rit pendant tout le spectacle et on pleure à la fin. On ne pleure pas parce que c’est triste, mais on pleure parce que… je ne vais pas vous raconter la fin car c’est la surprise ! Mais il y a une telle émotion ! Les gens ont les larmes aux yeux et ils sont heureux. Quand je fais venir des enfants de 9 ou 10 ans au spectacle, car j’ai fait venir une classe de CM2, la maîtresse m’appelle en me disant : c’est fou, ils veulent tous étudier Molière maintenant et ils me posent des questions sur le Roi Soleil. En fait, ce que je veux enseigner, c’est que cet homme, qui est un génie, qui a 20 ans au début du spectacle, est face à un choix cornélien. Soit il reprend le métier de son père, tapissier du roi, soit il suit la femme qu’il aime, Madeleine Béjart qui est comédienne. Et il décide l’insécurité, le risque, l’aventure et il se brouille avec son père. C’est une aventure formidable. Ils sont une troupe de comédiens et ils vont se planter. Ils vont faire faillite, Molière va faire de la prison.

Molière le spectacle musical > Interview > Dove Attia

Après, ils font une tournée, puis ont un protecteur, mais ils vont perdre la protection. Ils vont se retrouver dans la misère jusqu’à la deuxième partie où là, Molière apprend à écrire des pièces. Les voilà sous la protection de Monsieur, le frère du Roi. Et là, premier tube « Les précieuses ridicules » qui est un succès populaire. Mais Molière dérange parce qu’il critique les bobos parisiens. Et il va se mettre à avoir des ennemis. « L’école des femmes », premier féminisme de l’histoire de Molière. Avec « Tartuffe » le roi le lâche. Ensuite, le génie qui va commencer à être la rock star de l’époque, à Paris, va affronter la chute parce qu’il a touché le soleil. Il y a aussi ses amours scandaleuses, car il va épouser la fille de son premier amour qui a vingt ans de moins que cette dernière et cela va faire scandale. Cette histoire est exceptionnelle ! C’est pour cela que la raconter ainsi, de façon moderne, permet aux gens de découvrir  la vie de Molière. Même si c’est un spectacle, même si c’est divertissant, comme le Roi Soleil, comme Mozart l’opéra rock, je respecte l’histoire et le héros même s’il y a des ellipses. Donc on sort en sachant qui était Molière, ce qu’il y avait à cette époque et on sort enrichi, comme un petit cours d’histoire mais divertissant. 

Avec ce projet, vous proposez un spectacle familial d’un genre nouveau où théâtre classique et musique actuelle telles que rap et slam se rencontrent. Pourquoi avoir choisi ce mélange encore inédit jusqu’à présent ? 

Parce que tout simplement, avant, j’utilisais toujours la même forme. Je faisais une chanson et après le dialogue, avec des violons derrière.  Et le rythme retombait. Les chanteurs n’étaient aussi pas toujours de bons comédiens. Et quand j’ai vu aux Etats-Unis Hamilton et Come from away j’ai dit :« Waouh ! Voilà quelque chose dont le rythme est époustouflant. C’est moderne, c’est génial, cela permet d’être drôle. Et raconter Molière de façon moderne, c’est 52 chansons avec de grandes mélodies ou des chansons narratives. Mieux que des dialogues, c’est fait sous forme de slam comme celui de Grand Corps Malade. Parler avec des rimes, cela donne une musicalité et un rythme qui est vachement bien. Et c’est ce que les gens adorent quel que soit leur âge. Ils adorent parce que l’on n’a jamais vu cela en France. 

Chanteurs, acteurs, danseurs et acrobates se cotoient sur scène pour proposer un show grandiose. Depuis combien de temps avez-vous ce spectacle à l’esprit et comment se sont passés les castings? 

Alors cela fait quelques années que je pense à Molière, mais cela fait trois ans que je travaille dessus. Et le casting était formidable. Molière était très dur à trouver. On a mis un an à le trouver. On avait tout le monde sauf Molière et on est allé le chercher au Québec parce que le mec, Petitom, est incroyable. C’est un chanteur d’exception, un comédien, un danseur, il fait des acrobaties, c’est un circassien. En plus, il est généreux, il est solaire, il est beau : il a tout ! 

Il incarne Molière et on a mis un an à le trouver. Et les sept autres membres de la troupe sont géniaux. Il n’y a aucune faiblesse dans le casting. Il y a du talent et surtout ils ont une envie et une ambiance. C’était un casting très long que j’ai fait avec Bruno Berberes, qui travaille avec moi depuis « Les dix commandements ». On les a faits un par un. On n’a pas fait de gros castings où les gens venaient chanter. On a fait celui-là, puis celui-là : un par un, on les a trouvés. Cela a été dur mais on est très content du casting. 

Petitom, de son vrai nom  Tommy Tremblay incarne Molière. Cet artiste nous arrive tout droit du Québec. Pourquoi être parti chercher quelqu’un sur un autre continent pour représenter un grand nom de la culture française ? 

D’abord, les Québécois, leur langue, c’est la langue de Molière. Soyons honorés qu’ils soient là. Et deux, on ne l’a pas trouvé en France. Il n’y a pas en France cette culture de gens qui chantent et qui jouent super bien la comédie, qui dansent, qui font des acrobaties, qui ont du charisme et qui soient beaux. Ce n’est pas facile à trouver !  

Quand vous l’avez vu, cela a été une évidence pour vous ?

Pas du tout ! Au début, on s’est dit que c’était une évidence dans le Molière de l’acte 1. Celui  que j’avais en tête, moi, pour le personnage de Molière, c’était Jean-Paul Belmondo. C’est le mec qui sait parler aux puissants, qui dirige la troupe, qui entraîne. Mais il y avait la deuxième partie où il devait être émouvant : quand il a la maturité, quand les malheurs s’abattent sur lui et qu’il doit être capable de faire pleurer. Et chez Petitom, je ne le voyais pas. Ladislas Chollat, le metteur en scène, magicien  à qui je rends hommage, lui a fait faire un casting en visio sur une scène de Corneille, je crois. Il m’appelle et me dit : « Ca y est, j’ai fini, regarde!». J’ai regardé et j’en ai eu les larmes aux yeux tellement il était émouvant. Et je ne le savais pas. Donc cela n’a pas été si évident au départ : on pensait qu’il avait tout du Molière de la jeunesse, mais on ne savait pas qu’il avait aussi le Molière de la maturité. 

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De nouvelles dates en France sont déjà ajoutées alors que la tournée en région n’a pas encore démarré. Comment expliquez-vous cet attrait des spectateurs pour les comédies musicales ? 

En France, nous n’avons pas la culture de la comédie musicale, mais quand il y a une comédie musicale qui est bonne et de qualité, les gens y vont. On l’a vu avec le succès de Notre-Dame de Paris ou Starmania, les Dix commandements, le Roi Soleil, Mozart, 1789 les amants de la Bastille… ils adorent les comédies musicales quand c’est bien. Et là ils y vont. 

Molière le spectacle musical > Interview > Dove Attia

Au début, cela ne marchait pas très bien, Molière. Les ventes ne décollaient pas. Et depuis la première en public, il s’est passé un miracle. On a eu une standing-ovation de 10 minutes. Les gens sortaient et me disaient merci. Le deuxième soir, première public une semaine plus tard, le miracle ! Les gens venaient me voir et me disaient « Dove, c’est ton plus beau spectacle. » Plusieurs personnes m’ont répété cela. Cela crée un tel bouche-à-oreille, amplifié par les réseaux sociaux, par Tiktok, par Instagram que, d’un seul coup, on est passé de dernier des ventes à premier des ventes. Et là, le bouche-à-oreille commence aussi à aller en province et donc on a été obligé d’ouvrir des séances supplémentaires à Metz, à Dijon, à Strasbourg, parce que les deux premières séances sont déjà pratiquement remplies. Il ne restera plus de places bientôt. C’est vrai, cela va très vite grâce au bouche-à-oreille qui commence à arriver ici. 

Vous êtes actuellement en représentation au Dôme de Paris avant de démarrer une tournée dans toute la France, Suisse et Belgique à partir de février. Prévoyez-vous également que le show s’exporte à l’international afin de faire rayonner Molière dans le  monde entier ? 

La bonne nouvelle, c’est que d’habitude, vous savez que mes spectacles marchent bien à l’étranger, surtout en Asie.

1789 c’est un gros succès au Japon où il revient pour la 5ème fois et Mozart l’Opéra Rock, c’est un énorme succès en Chine.

D’habitude, c’est un à deux ans après que le spectacle démarre.

Avec Molière, c’est la première fois qu’on a déjà des propositions fermes des Chinois, des Canadiens et des Japonais.

On a à peine démarré le travail.

Donc Molière va voyager et va rayonner à l’étranger au moins en Asie où l’on aime bien les spectacles français et les spectacles historiques.

Rédaction de l’article & Interview : Laura CAVELIUS

Photographie & Vidéo : 2 la X photographie , Stéph’anie Fotografy & Photos réseaux sociaux

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